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Histoire des motifs textile


Des premières peintures réalisées dans les grottes aux vêtements à la mode que nous achetons aujourd'hui, les motifs sont omniprésents. Quand et comment les motifs et la création de motifs sont-ils apparus et comment ont-ils évolué au fil du temps ? Quelle est l'impact de cette histoire sur le développement du motif textile ?


La définition du motif

Le motif est une façon de voir les formes. Le motif est directement lié aux lignes, plus qu’à la couleur. En outre, la couleur, la lumière et les ombres, la structure générale et la composition du tableau reposent sur cette base.

Le motif est l'élément qui forme la base de la plupart des arts, des accessoires pour la maison à l'architecture et au textile. Le motif est la première étape des éléments décoratifs et des broderies que l'on voit sur de nombreux objets du quotidien ou des objets de luxe. L'apprentissage des concepts de ligne, de mouvement, d'équilibre, de volume, de proportion, de forme, de rythme, de composition, de perspective, de lumière et de couleur permet de réaliser un bon dessin (ou plutôt un bon design dans le cadre de French Design).


Qu'est-ce que la création de motifs ?

La conception de motifs est la première des méthodes appliquées dans des domaines tels que l'architecture, les textiles, la décoration intérieure (rideaux, papiers peints, nappes, revêtements de sol, tapisserie de salle de bains, carrelage de cuisine) où la visualité et l'esthétique sont au premier plan. Le processus de conception est un processus créé en examinant le motif dans ses dimensions fonctionnelles et artistiques et en utilisant différents matériaux et différentes techniques. Le point à prendre en compte dans la conception du motif est de s'assurer de l'intégrité de la couleur, de la composition et de la forme utilisées. C'est une partie non négligeable du travail d'un apprenti en design textile.


Motifs les plus courants

Motifs ethniques

Les différentes conceptions de motifs développées localement varient en fonction de la culture et des croyances de la société concernée. Les Indiens mettant l'accent sur le motif de l'éléphant, les Africains sur les motifs du tigre et du léopard, les pays nordiques sur la verdure et les pins sont quelques-uns des exemples de motifs les plus courants, voir caricaturaux, de la culture populaire de différentes régions du monde.

Motifs floraux

Les motifs floraux sont des formes utilisées depuis le début de l'histoire de la création de motifs. Il s'agit de l'un des motifs appliqués à presque tous les types d'objets. 

Motifs géométriques 

Les motifs géométriques, qui ont commencé à être largement utilisés dans les années 1910, ont continué à être utilisés jusqu'à aujourd'hui en mettant l'accent sur différentes formes en fonction des décennies.

Motifs d'expression

Ce type de motif, le plus utilisé aujourd'hui, est celui qui est produit à des fins plus commerciales. Par exemple, les motifs tels que les nœuds, les cœurs, les chats, les paniers de fleurs sont les plus courants.

Aujourd'hui, la création de motifs se développe en fonction du contexte social et de la culture de la ville ou de la nation. Le monde du design, où une riche visualité peut être présentée avec de nouveaux motifs composés de l'approche populaire de la culture urbaine, peut également présenter des reflets modernes de symboles culturels anciens.


Histoire des motifs et de leur utilisation

Depuis que l'homme existe, l’une de ces expressions artistiques les plus fondamentales passe par l’art de dessiner. Cet acte, qui n'était pas toujours à concevoir que dans un but décoratif, servait parfois de magie. Lorsque l'être humain s'est sédentarisé, lorsque le peuple et les masses sociales se sont constitués, l'acte de dessiner avait déjà laissé sa place à des méthodes plus modernes, notamment grâce à la rapide diversification des médiums artistiques. 

La création de motifs, en revanche, s'est rapidement manifestée par des produits originaux et certains motifs ont été réalisés sur des métiers à bras. Si cette production, réalisée en petite quantité, est destinée aux couches supérieures des sociétés antiques, le public de tous les horizons en est friand. Les tissus argentés ou pierreux, produits spécialement pour la haute société, attiraient également l'attention.

Avec l'invention de la machine à filer et à tisser, qui est l'un des résultats de la révolution industrielle des années 1800, le grand public a eu l'occasion de bénéficier de cette production, et la démocratisation du motif à eu lieu petit à petit. Cette innovation technologique, qui a vu le jour pour la première fois en Angleterre, a également soulevé le problème des matières premières dans les pays développés. 

Les pays à la recherche de matières premières se sont lancés dans le colonialisme et des matières telles que le coton et la laine ont été obtenues dans les colonies. Si les machines ont facilité la production, elles ont également soulevé de nouveaux problèmes. C'est ainsi que les motifs ont perdu leur poids et leur richesse visuelle d'antan. Si les intellectuels de l'époque ont soutenu cette progression technologique, ils ont également affirmé que l'esthétique plus riche des œuvres réalisées à la main s'était perdue. Et en effet, on commence à voir à cette époque des motifs beaucoup plus simples, permettant de travailler des textiles en grand volume.

Les architectes britanniques étaient au premier rang de ces intellectuels et déclaraient que l'esthétique traditionnelle s'était détériorée, qu'elle était devenue médiocre et que cet environnement ne permettrait plus d’émulation créative et esthétique. Des efforts pour populariser l'artisanat (et notamment du “fait main”) ont été entrepris avec l'ouverture de plusieurs écoles. Des foires aux motifs et au design ont commencé à être organisées pour protéger l'esthétique plus classique. C'est également à cette époque que les musées ont commencé à voir le jour. Les musées, qui ont été créés pour que le public n'oublie pas l'artisanat et ces œuvres originales produites dans le passé, se sont notamment emparés des arts décoratifs et de la création textile.

Puis, l'Art nouveau est apparu à l'époque victorienne. En fait, tous les arts ont connu un grand développement au cours de cette période. Au cours de ces décennies, où l'on a vu des exemples très marqués de développement technique, en particulier en architecture, des arrangements de jardins ont entouré les embellissements architecturaux, et la "forme fouet" a commencé à être utilisée comme l'exemple le plus important et le plus caractéristique de l'Art nouveau. Toujours au cours de cette période, les formes florales se mirent à occuper une place de plus en plus importante en architecture. Parallèlement, c’est l’explosion de l’industrie textile, avec notamment le début des “Grands Magasins” en Europe et plus particulièrement en France. La mode féminine grand public, qui démarre véritablement à cette période, va rapidement profiter des évolutions de savoir-faire pour démocratiser les motifs, et notamment les motifs floraux.

L'Art déco commence après cette tendance qui a duré jusqu'en 1915. À cette époque, les formes géométriques s'imposent ainsi que les formes triangulaires et rectangulaires. C'est à cette époque qu'apparaissent les voitures et les différents modèles de véhicules. Le motif se transforme alors en design et les tissus à motifs géométriques font leurs premières apparitions. 

Avec la création de l'école du Bauhaus, des formes géométriques et non figuratives apparaissent, et un style est déterminé en fonction de la compréhension de la mode de l'époque, comme le motif du tissu.  

Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que l'on observait que les motifs chimiques et les molécules occupaient le devant de la scène dans les motifs de tissu (sous l'effet de la guerre notamment), on constate que les motifs spatiaux et même l'espace lui-même ont été utilisés, avec le début de l’exploration spatiale dans les années 60. On voit déjà à cette époque une utilisation beaucoup plus large de motifs dans la mode, et ces derniers font des références très figuratives d’évènements ou de concepts marquants, s’éloignant fortement d’une recherche pure d’esthétisme.

Au cours du XXème siècle, les grandes marques vont travailler avec intensité l'importance du motif qui deviendra un étendard très identifiable et un argument de vente en soi pour les marques de textiles.

Le mouvement Pop-Art, qui s'est formé dans les années 1960, attire la jeunesse urbaine, et les jeunes générations commencent alors à créer leurs propres motifs de tissu. Continuant sur la lancée des années 50, le motif devient parfois un pur produit humoristique, notamment grâce à l’explosion du t-shirt, un type de vêtement qui va se banaliser au cours de cette période. S’éloignant encore un peu plus du motif artistique, les motifs textiles deviennent petit à petit des symboles de ralliement générationnel ou politique.